Qu'elle
ait quinze ou soixante ans, la femme japonaise a toujours eu un style
parfait, de la tête au pied. Beaucoup de styles différents se
réunissent dans un pays comme celui-ci. Voici pourquoi, je vous amène
ici un extrait de Tokyo Sisters sur la femme d'aujourd'hui à Tokyo et
ses différents styles. Je vous rappelle que vous pourrez trouver cet
ouvrage en librairie:
" La basic: Maeda-san, la
soixantaine, représente la femme classique, voire traditionnelle. Elle
est discrète, s'habille simplement, mais elle fait tout de même son
shopping trois à quatre fois par mois dans les depaato(department
stores, grands magasins chez nous) de Shinjuku et de Ginza. Elle montre
un goût prononcé pour les couleurs moutarde, vieux rose et des
fioritures que certains jugeraient d'une autre époque. Il est vrai que
si Maeda-san ne compte pas parmi les modeuses, elle n'en reste pas
moins toujours soignée et impeccabletoute la journée. Pour les grandes
occasions, elle se fournira à Asakusa, le temple de la tenue
traditionnelle. Kimono bordeaux à motif discrets, obi (ceinture) noire
et verte, petite coupe au carré parfait. Le chic de la tradition.
La
naturelle: du haut de ses 30 ans, la jolie Mio est peace. (...). Elle
s'habille plutôt dans des petites boutiques de créateurs japonais,
près d'Harajuku. Elle aime particulièrement N°II, une boutique coquette
qui se démarque du reste du quartier peupl de friperies. C'est
dissymétrique à la japonaise, comme on aime. Blanc, crème, doux, léger,
simple mais étudié. La jeune femme n'y dépense pas une fortune mais s'y
rend régulièrement. (...)
La casual: Natsumi, une voisine
de palier de 30 ans, travaille dans la pub. Elle ni quitte ni sa
capuche ni ses baskets, enfin, le week-end surtout, uniforme office
lady oblige en semaine. C'est une addict du sweat wear, fidèle au
magazine féminin Mini. Son look sportif est très influencé par les
Etats-Unis et l'Europe. Elle se fournit chez Beams, Levi's et Adidas.
Elle aime aussi le style vintage de Berberjin à Harajuku. En un mot, le
jogging? mais version mode. Sur une Occidentale, passé un certain âge,
ça manque de classe. Sur une Japonaise avec un corps si menu, c'est
branché ! "
La gal: Dans le registre plus fun et sans équivalent en France, il y a la tribu des gals(ou kogaru, de ko (enfant)
et
garu pour girl), connues aussi sous le nom de high-teens little
princess, selon Eddy. Elles sont sexy et 100% fashion addicts, ! Ces
little princesses sont obsédées par leur apparence. Elles font leur
shopping au 109 à Shibuya. LE 109, c'est le department store des jeunes
de la ville, des Shibuyettes surtout. Au 109, on peut y passer la
journée: dix étages de fringues, de cosmétiques, de café et de
gadgets délirants... du gri-gri pour le portable en passant par la
perruque seventie's , tout y est. Les gals aiment aussi les belles
marques: Anna Sui, Louis Vuitton et Gucci sont de la partie. Elles
lisent " Gisele " & "Glamourous" (notre Glamour à nous). Perchées
sur leurs talons de douze centimètres, elles sont minces et portent des
jeans très, très serrés ou alors une minijupe, mini, vraiment mini.
Elles aiment le rose, les piercings, les tatouages et Beyoncé. Elles ne
lésinent pas, elle mélange tout.(...)
La motekawa: de "
moteru "," être recherchées " et "kawaii ", " mignon ". Les jeunes
filles de 20 ans sont gagas de robes de baby dolls roses avec des
lacets blancs façon corset ou des rubans dans tous les sens. Ce style
coquet décrit dans les revues Camcam et Mina est devenu la tenue pour
la première deeto(de l'anglais date, le rendez-vous amoureux) (...)
La
conserva: Nora travaille dans le luxe. C'est une executive woman. Elle
lit 25 ans ou Classy, normal, elle est classique et sophistiquée,.
Bonne cliente des selects shops qui rencontrent depuis quelques années
un franc succès, elle adore se balader le dimanche à Daikanyama pour
dénicher des petites boutiques originales. Sa bonne adresse, Ouvrage
Classe, à Naka-Meguro " l'idéal pour trouver un petit top habillé ".
La
stylist: Tomoko, trè féminine, active, sociable et carriériste, est
accro à la mode et au luxe. Elle lit Vogue, Spur, Ginza Magazine et
adore Restir(surtout sa partie coquine). On appelle aussi cette tribu
" les petites bourgeoises ". Sans trop d'équivalent chez nous...mais si
elle devait exister à Paris, elle aurait certainement un très haut
poste chez BDDP.
L'happy age: Hiromi-san a 60 ans. Elle
est toujours extrêmement élégante, féminine, voire excentrique. Elle
cherche la qualité. Son statut social est essentiel. Elle apprécient
les marques de luxes et les créateurs japonais de renom. Elle s'habille
à Ginza pour le luxe, aimme s'attarder chez Comme des Garçons pour la
touche originale et paufine le tout chez Isetan, le grand magasin chic
de Shinjuku. " CHOËL Raphaëlle & ROVERO-CARREZ Julie,
" Tokyo Sisters" dans l'intimité des femmes japonaises, Paris 2010, éditions " Autrement ".